Le Chardonneret - Donna Tartt
Page 38 : - Tu connais Hals, non ? Le joyeux buveur ? Et Les Régents de l'hospice de viellards ?
- Bien sur, ais-je répondu timidement. Des tableaux qu'elle venait d'évoquer, la Leçon d'anatomie était le seul que je connaissais. Un des détails apparaissait sur l'affiche de l'exposition : une chair blème, de multiples teintes de noir, des spectacteurs à l'air aviné, aux yeux injectés de sang et aux nez rouges.
- C'est le b.a.ba de l'histoire de l'art, souligna ma mère. Tiens, prends à gauche."
Page 50 : "J'étais au milieu de la salle quand il se passa quelque chose d'étrange. Un gardien franchit en courant la porte ouverte de la boutique de l'exposition plus loin. Il avait quelque chose dans les bras. La fille le vit aussi. Ses yeux bruns doré croisèrent les miens : un regard interloqué, perplexe. Tout à coup un autre gardien sortit en trombe de la boutique du musée. Il cria les bras en l'air. (...) l'instant d'après une énorme explosion assourdissante secouait la salle."
Page 60-61 : "Je me suis retourné et j'ai tenté de lui rendre le tableau. "voila" (...) mais ce n'était pas le tableau qu'il voulait. D'un geste irrité il l'a repoussé vers moi et a murmuré quelque chose. (...) Prends-le avec toi ! M'enjoignant de l'emporter : "Vas-y !" Il essayait de s'assoir."
Page 64 :" Mais il l'a pressée dans ma paume. Sa respiration gargouillait de vilaine manière. "Hobart & Blackwell, a-t-il laché, et sa voix était telle qu'on aurait cru qu'il se noyait de l'intérieur. Appuie sur la sonnette verte.
- La sonnette verte" ai-je repeté, dubitatif.
Page 1087 : "c'était compliqué, elle ne pensait pas qu'à elle, mais aussi à moi, on avait tous les deux traversé tant d'épreuves semblables, elle et moi, on était terriblement semblables - trop. Et parce que nous avions tous deux tant souffert (...) n'était-ce pas un peu...précaire ? (...) Que nos failles et nos faiblesses soient si semblables que l'un de nous pourrait entrainer l'autre vers le bas, n'était-ce pas le danger ?"
Page 1094 : " Parce que je me fiche de ce que quiconque dira, avec quelle fréquence ou de quelle manière charmeuse : personne ne pourra jamais au grand jamais me persuader que la vie est un cadeau génial et généreux. Parce que la vérité, c'est que la vie est une catastrophe. L'idée même d'être en vie - de devoir chercher de la nourriture, des amis et quoi que ce soit d'autre que nous fassions - est une catastrophe. Oubliez tout ce non-sens ridicule dont tout le monde vous rebat les oreilles : le miracle d'un nouveau-né, la joie d'une simple fleur qui s'ouvre, La Vie Est Trop Merveilleuse Pour Etre Comprise, etc. (...) Et en même temps de savoir aussi, en dépit de tout cela, et même si les dés sont cruellement pipés, qu'il est possible de jouer avec une sorte de joie.?
Dernière de couverture : "C'est un miniscule tableau de maître. Un oiseau fascinant. Inestimable. La raison pour laquelle Theo Decker, 13 ans, s'est retrouvé en possession de cet chef-d'oeuvre de l'art flamand est une longue histoire...un hasard qui, huit ans après ce jour tragique de pluie et de cendres à New York, l'obsède toujours autant. Des salons huppés de Manhattan aux bas-fonds mafieux d'Amsterdam ou de Las Vegas, le Chardonneret surveille l'effroyable descente aux enfers de Theo et préside à son étrange destin..."
Note sur l'auteur : "Donna Tartt, née à Greenwood, dans le Missisipi, Donna Tartt a fait ses études au Bennington Collège, dans le Vermont. Elle est l'auteur du Maitre des illusions et du Petit Copain, deux bests-sellers traduits dans plus de trente pays. Son dernier romain, le Chardonneret, récompensé par le prix Pulitzer, a paru en France en 2014."
Note Personnelle : Une belle claque...enfin qui commence comme un préliminaire ennuyeux (120 pages pour moi mais bon on me l'avait conseillé, j'ai été patient), puis une douce caresse et on ne voit pas venir que nos pulsations ont pris un autre rythme, que les pages se tournent, que la nuit avance tard...très tard mais qu'il est difficile de le poser sans connaître la suite... Je vais trouver les mots justes, juste que ce livre confirme que parfois un livre nous trouve au bon moment. Une belle claque mais ce n'est pas la bonne image... une belle étreinte, qui cajole et rassure, qui met des panneaux indicateurs sur un chemin qu'on a déjà pris...