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Aisthesis
26 janvier 2010

L'élégance du hérisson - M.Barbery

elegceherissonPage 25 : "Mon Hokku préféré, il est de Basho. Hutte de pêcheurs / Mêlés aux crevettes / Des Grillons !"

Page 38 : "A part l'amour, l'amitié et la beauté de l'Art, je ne vois pas grand chose d'autre qui puisse nourrir la vie humaine. L'amour et l'amitié, je suis trop jeune encore pour y prétendre vraiment. Mais l'Art...si j'avais dû vivre, c'aurait été toute ma vie. Enfin, quand je dis l'Art, il faut me comprendre : je ne parle pas que des chefs d'oeuvre des maîtres. Même pour Vermeer, je ne tiens pas à la vie. C'est sublime mais c'est mort. Non, moi je pense à la beauté dans ce monde, à ce qui peut nous élever dans le mouvement de la vie. (...) De la grâce, de la beauté, de l'harmonie, de l'intensité. Si j'en trouve alors je reconsidérai peut-être les options : si je trouve un beau mouvement de corps, à défaut une belle idée pour l'esprit, peut-être alors je penserai que la vie vaut la peine d'être vécue."

Page 61-62-63 : Les forts / Chez les humains / Ne font rien / Ils parlent /Parlent encore (...) Ce que veut dire cette phrase, ce n'est pas que les incompétents ont une place au soleil, c'est que rien n'est plus dur et injuste que la réalité humaine : les hommes vivent dans un monde ou ce sont les mots et non les actes qui ont du pouvoir, où la compétence ultime, c'est la maîtrise du langage. C'est terrible, parce qu'au fond, nous sommes des primates programmés pour manger, dormir, nous reproduire, conquérir et sécuriser notre territoire et que les plus doués pour ça, les plus animaux d'entre nous, se font toujours avoir pas les autres, ce qui parlent bien alors qu'ils seraient incapable de défendre leur jardin, de ramener un lapin pour le dîner ou de procréer correctement. Les hommes vivent dans un monde où ce sont les faibles qui dominent. C'est une injure terrible à notre natire animale, un genre de perversion, de contradiction profonde.

Page 126 : "Aussi je ne dis pas ; - Pas de quoi. Mais - Vous savez...tout vient à son heure. Cela peut sonner comme un proverbe populaire, bien que ce soient aussi les paroles que le maréchal Koutouzov dans Guerre et Paix, adresse au Prince André. "M'a-t-on fait assez de reproches, et pour la guerre, et pour la paix...Mais tout est venu en son temps...Tout vient à son heure pour qui sait attendre""

Page 158 : "le futur, ça sert à ça : à construire le présent avec des vrais projets de vivants."

Page 192 : "Alors si Mme Maigre (note : la prof de français) s'était donné la pein de nous lire avec des trémolos dans la voix quelques vers de Racine ("que le jour recommence et que le jour finisse / sans que jamais Titus puisse voir Bérénice") elle aurait vu que l'adolescent de base est tout mur pour la tragédie amoureuse."

Page 299 : "Moi, je crois qu'il y a qu'une seule chose à faire : trouver la tâche pour laquelle nous sommes nés et l'acomplir du mieux que nous pouvons, de toutes nos forces, sans chercher midi à quatorze heures et sans croire qu'il y a du divin dans notre nature animale. C'est comme çà seulement que nous aurons le sentiment d'être en train de faire quelque chose de constructif au moment où la mort nous prendra."

Page 409 :"(...) c'est peut-être cela la vie : beaucoup de désespoir mais aussi quelques moments de beauté où le temps n'est plus le même."

Note :

Je sais, j'ai mis un temps fou à lire ce livre mais le succès de celui-ci ne m'avait pas donné envie d'aller plus loin. Quel idiot j'étais ! Une fois ouvert, on le dévore. Comme me disait mon associé, lorsqu'on réparions une cuvette de toilette, cet après midi : Le succès de ce livre est assez étonnant car il n'est pas très accessible. Perso, j'étais content de retrouver Bérénice et Basho et toute l'idée de la philosophie "zen"... "Depuis huit jours je règne, et jusques à ce jour, qu'ais-je fait pour l'honneur, j'ai tout fait pour l'amour." Acte IV scène 4. Bérénice - Racine.

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