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Aisthesis
20 août 2014

La Pitié dangereuse - Stefan Sweig

Stefan Zweig - La Pitié dangereuse.

Page 21 : "Je me dirige vers la table et m'incline en signe d'invitation. Deux yeux me regardent avec stupéfaction, les lèvres restent entreouvertes d'étonnement. Mais la jeune fille ne fait aucun mouvement pour me suivre. N'a t-elle pas compris ? Je m'incline de nouveau, mes éperons sonnent légèrement : Permettez moi, mademoiselle..." Ce qui se produit alors est affreux. (...) Vingt, trente secondes, elle reste dans cette position, comme en proie à une crise de désespoir, cependant que les secousses continuent d'ébranler son corps frêle.

Page 23 : "N'avez vous pas remarqué qu'Edith est..paralysée ? Vous n'avez pas aperçu ces pauvres jambes rabourgries ?"

Page 24 : "Et c'est ainsi que je trouve soudain hors de la maison maudite, le visage cinglé par un vent froid, le coeur brulant de honte et la respiration coupée comme quelqu'un qui se noie"

Page 38 : " (...) Je n'ose pas regarder ses pauvres jambes porte-t-elle quelques appareil de prothèse. A cette idée mon coeur se serre comme pris dans un étau de glace, car je comprends pourquoi elle n'a pas voulu qu'on l'aidât ou qu'on la sortît sur son fauteuil roulant. Elle veut me montrer, à moi, justement à moi, à nous tous, qu'elle est une infirme. Elle veut, par je ne sais quel désir de vengeance désespérée, nous faire du mal à tous avec sa souffrance, comme si elle voulait lancer contre nous, les gens bien portants, une espèce d'accusation.

Page 49 : " Je ne pus ce soir-là me coucher tout de suite tant j'étais ému. (...) Mais voila que l'inattendu était arrivé. J'avais une influence sur d'autres hommes. (...) Il suffisait de m'assoir un soir ou deux auprès d'une jeune fille malade et paralysée et de bavarder avec elle pour que ses yeux s'éclairassent, ses joues s'animassent, et ma présence pouvait illuminer toute une maison qu'assombrissait la tristesse"

Page 180 : " Je sais, je sais interrompit Condor. Vous n'avez été faible que par pitié, par conséquent pour les motifs les plus convenables...Mais je crois vous avoir déjà averti, c'est un sentiment à deux tranchants que la pitié. Celui qui ne sait pas s'en servir doit y renoncer. Ce n'est qu'au début que de la pitié - comme la morphine - est un bienfait pour le malade, un remède, un calmant, mais elle devient un poison mortel quand on se sait pas la doser ou y mettre un frein. (...) le moment vient inévitablement où il faut dire "non" et ne pas se soucier si celui à qui on le dit vous fait plus pour ce "non" que si vous aviez refusé de l'assister. Oui mon cher lieutenant, il faut savoir dominer sa pitié sinon elle cause plus de dégats que la pire indifférence."

4ième de couverture : "A la veille de la Première Guerre mondiale, un jeune officier pauvre, en garnison dans une petite ville autrichienne, est pris de pitié pour une jeune infirme riche. De cette pitié dangereuse découlera l'amour fou que porte Edith de Kekesfalva au lieutenant Anton Homiller. Cet amour impossible finira tragiquement, dans l'évocation nostalgique d'une société bientôt condamnée par l'histoire.

Note personnelle : J'ai terminé le blog sur les dépendances affectives, je le reprends avec la pitié dangereuse...quelques années plus tard, on tourne sur le même sujet.

Merci à Laurence P. de m'avoir prêté ce livre.

 

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