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Aisthesis
22 août 2009

Les Clochards Célestes - J. Kerouac

Page 11 : "Sans bourse délier, je quittai Los Angeles sur le coup de midi, caché dans un train de marchandises, par une belle journée de la fin septembre 1955. Etendu sur une plate-forme roulante, mon sac sous la nuque, les genoux croisés haut, je me laissai absorber par la contemplation des nuages (...)"

Page 13-14 : "mais en ce temps-là je croyais vraiment à l'existence de la charité, de la bonté, de l'humilité, de la ferveur, du détachement qui procure la paix, de la sagesse, de l'extase, et je me croyais un vieux bhikkhu des anciens temps sous ma défroque moderne, errant de par le monde (généralement à l'intérieur du vaste triangle délimité par New York, San Francisco et Mexico), afin de tourner la roue de la Véritable Signification, ou du Dharma, pour accumuler les mérites qui feraient de moi un futur boudha (Instrument du Réveil) et un futur héros du paradis. Je ne connaissais pas encore Japhy Ryder que j'allais rencontrer la semaine suivante et ignorais tout des "Clochards Célestes" alors que j'en étais un moi-même (...)

Page 38 : - Han Shan, vois-tu, était un érudit chinois qui, ne pouvant plus supporter la grande ville et le monde, alla se cacher dans les montagnes.

- Ca te ressemble assez

- En ce temps-là, on pouvait vraiment faire çà. Il est resté dans des grottes, près d'un monastère boudhiste dans la région de T'ang Hsing et le seul être humain qu'il fréquentait était ce drôle de bonhomme...Shih-Te, un Fou du Zen qui avait mission de balayer le monastère avec un balai de paille. Shih-Te était aussi poète, mais il n'a pas écrit grand chose. De temps à autre, Han Shan descendait de la Montagne Froide, avec ses habits d'écorce, et pénétrait dans la chaude cuisine du monastère pour mendier un peu de nourriture. Mais aucun des moines ne voulait lui en donner sous pretexte que le solitaire refusait d'entrer dans les ordres et de répondre à l'appel de la cloche invitant les moins à la méditation trois fois par jour. Tu comprendras pourquoi en lisant quelques-unes de ses professions de foie, comme... - écoute, je vais t'en traduire un passage directement...- (...) Quand je remonte le sentier de la Montagne Froide, le sentier de la Montagne froide s'allonge devant moi ; une longue gorge barrée d'éboulis et de gros blocs, une large vallée dont l'herbe s'efface dans la brume ; la mousse est glissante, encore qu'il n'y ait pas plu ; le pin murmure, bien qu'il n'y ait pas de vent ; qui peut dénouer les liens du monde et s'asseoir avec moi parmis les nuages blancs ?"

Page 373 : "Japhy, dis-je à voix haute, je ne sais pas quand nous nous reverrons ou ce qui nous arrivera à l'avenir (...) Merci à jamais pour m'avoir conduit en ce lieu ou j'ai tout appris. 

Note sur l'auteur (suite voir premier article plus bas) Le genre cinématographique "road movie" est directement influencé par ses techniques et son mode de narration. Kerouac voit dans les préceptes chinois et Zen le refus de la société de consommation et ce qu'il nomme dans les Clochards Célestes "la grande révolution des sacs à dos".

Japhy Ryder n'est qu'autre que Gary Snyder (encore un des grands fondateurs de la beat génération, des hippies et du Zen). Gary Snyder a eu comme professeur, à l'American Academie of Asian Studies, Alan Watts.

Note perso : Un petit monde... je vais essayer de retrouver des essais ou poésies de Gary Snyder mais apparemment très compliqué...si jamais quelqu'un...merci :)

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